Dans Stratégique 2019/1-2 (N° 121-122), pages 103 à 115 https://www.cairn.info/revue-strategique-2019-1-page-103.htm?contenu=resume
L’île suédoise de Gotland occupe une place stratégique importante au milieu de la mer Baltique. Elle jouait un rôle très important pour le commerce de la région au début de notre ère. Son temps de grandeur se termine avec son annexion par les Danois en 1361. Pendant la Guerre froide, l’île servait comme un point fort pour la défense suédoise. Quant « la paix éternelle » débuta après la libération des pays baltes occupés par l’Union soviétique, le gouvernement supprima toutes ses installations de défense. Lorsque la Russie redevint de plus en plus agressive, notamment après son occupation de la Crimée, Gotland fut à nouveau au cœur de la stratégie de la région. Le risque existe que la Russie s’empare de Gotland pour y déployer le système anti-aérienne SA-400 afin d’établir une zone dite A2/AD (Anti Access / Area Denial ou anti-accès/ interdiction de zone en français) dans la mer Baltique et ainsi isoler les pays baltes. L’île pourrait certainement être utile pour une stratégie offensive russe dans la région. Cependant, le SA-400 n’a pas la capacité de verrouiller la mer Baltique. English
The Swedish island Gotland is an important strategic site in the Baltic Sea. It played an important role for the commerce in this region up until 1361, when the it was plundered by the Danes. During the Cold War, it served as a strong point in the strategy of defence of Sweden. When the “eternal peace” begins with the liberation of the occupied Baltic States, the government disarmed the defence of Gotland. However, when Russia showed its aggressive intentions with, in particular, its occupation of Crimea, the island again become strategically important. The idea is that Russia could take the island to deploy its air-defence system SA-400 and establish a A2/AD zone (Anti Access / Area Denial) in the Baltic Sea thereby isolating the Baltic States. It’s clear that Gotland could be of great importance in an offensive Russian strategy. However, the SA-400 is not that capable and can’t lock the Baltic Sea.